Voici trois ans que Deepbip se livre à cet exercice imposé à tout blog musical qui se respecte. Et avouons que cette année le choix fut difficile, car peu d'artistes ont su tirer leur épingle du jeu, et affirmer un caractère original. D'ailleurs faites un tour sur les palmarès des grandes institutions musicales, vous y trouverez les même lauréats partout. Signe d'un conformisme du bon goût ?
Voici les dix albums qui ont su nous faire vibrer à chaque écoute : un choix purement subjectif, cela va de soi.
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Mac deMarco / Rock n'roll nightclub
Cet album vous embarque en virée motorisée à une heure avancée de la nuit, dans les rues claires-obscures d'une ville insomniaque. L'homme au volant est une personne de confiance : il est indéniablement cool, sa beauté est équivoque, il répand une odeur de cigarette froide. Dans cet album la mélancolie transpire au travers de chaque mélodie, les arrangements sont dépouillés, bruts. Parfois on croit entendre chanter un David Bowie qui aurait empilé trois concerts d'affilée.
La fragilité de cet opus nerveux, à bout de souffle, est fascinante.
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Levek / Look a little closer
Ne vous demandez pas qui remporte haut la main la palme du cool cette année. Ce sont eux. Ils débarquent avec nonchalance dans ce monde ultra concurrentiel du business musical avec un album aux sonorités incalculables. Quelles références ? Quelle époque d'influence ? Quel courant - rock, soul, jazz ? Et cette voix, qui semble tomber des cieux, semblable à l'échos d'une plainte angélique. Est-elle destinée à nous charmer ou à nous repousser ? La richesse du contenu pourra en rebuter certains, mais peu d'albums diffusent un charme aussi pernicieux.
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Jessica Pratt / Jessica Prat
Voici le genre d'album qui nécessite d'être en bonne condition pour le découvrir. Pas question de le diffuser en léger fond dans votre salon pendant que vous prenez l'apéro avec des amis, vous auriez le vague sentiment d'avoir entendu la même chanson tout au long de l'album. C'est une perle à la beauté intemporelle. Un chant qui traverse les modes, les tendances, touche au cœur. Quelque chose qui s'apparente à un baiser sucré un soir de clair de lune.
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Moon Duo / Circles
Un son supersonique traverse l'album de bout en bout. Ça vous électrise le bout des doigts, ça vous chatouille l'arrière des genoux, ça vous picote à la racine des cheveux. Avec Moon Duo, même les ballades font sauter les boutons de chemise. On est assis sur le moteur d'un engin vrombissant qui crache, éructe, pète sa fumée par tous les interstices. "Circles" est l'expression de l'euphorie rock lorsqu'elle se débarrasse de ses démangeaisons intellectuelles insupportables.
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Lee Fields / Faithful man
On le sait : la musique soul d'aujourd'hui ne ressemble plus à ce qu'on entend dans cet album. Ici, on trouve encore des cuivres, une vraie batterie, un homme qui hurle chaque parole comme si sa vie était mise en jeu. Mais merde, la soul, c'est ça. Alors pour ceux qui aiment la soul, cet album est une bombe, un classique des 70's enregistré de nos jours. Chanter ainsi de nos jours paraît tellement désuet, que la sincérité de la démarche n'est même pas discutable. Cet album pue la sueur, c'est puissant, teigneux, vibrant.
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Franck Ocean / Channel Orange
L'album était annoncé, dès sa sortie, comme un futur classique RnB. En effet il rafle tout, éloges de la critique et succès commercial. C'est mérité; Franck Ocean connait la recette d'une bonne chanson, mais n'hésite pas à contourner les facilités, cherche, ose, pour donner du corps à sa musique.
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Edward Sharp & the Magnetic Zeros / Here
"Here" vous séduit tout en vous interrogeant. Il semble qu'au sein du groupe on se soit regroupé pour faire revivre une certaine ferveur typique des 70's : chœurs et clappements de mains, tambourins, instruments à vents,... ne manque que la flûte de pan pour compléter le tableau et nous horripiler. Cependant, la douce folie déployée par cet orchestre de joyeux drilles est mise au service d'une suite de chansons bluffantes. "Here" ou lorsque la sensibilité s'habille d'un costume chamarré. Une réussite.
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Daphni / Jiaolong
Porté par le single dévastateur "Yes i know" (posté dans nos colonnes), l'album "Jiaolong" incarne l'antithèse de l'album electro soigneux. Il est désordonné, foutraque, voir même pénible à écouter du début à la fin. Mais ce disque séminal répond parfaitement à un besoin : celui de s'abreuver d'une musique libre, inventive, brutale, spontanée. Un régal.
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Allah-las / Allah-las
Ces garçons de Los Angeles ont dû inhaler l'embrun des marées depuis leur plus tendre enfance, car leur musique est imprégnée de tout l'héritage rock-surf de Californie. Il est résulte un album aux sonorités garages évidentes, dont le charme est d'une exquise limpidité. Les refrains tiennent bien la route, ça joue tranquillement, sans forcer, presque avec retenue. Et tout cela sonne tellement cool, qu'on a presque envie de le déclarer meilleur album de cette année, tiens.
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Kindness / World, You Need a Change of Mind
"World, You Need a Change of Mind" est un album affable - avec son lot de tubes qui font taper du pied, "Gee up", " Cyan", "House" - qui parvient toutefois à se montrer surprenant et inventif. On aimerait savoir ce qu'il adviendra de ce jeune homme aux idées bien exploitées, s'il va parvenir à affirmer un talent sur plusieurs albums. Une chose est sûre, il a livré avec ce premier album un produit cool, totalement en phase avec l'air du temps. Un objet de désire.
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