Ces types-là ne trichent pas : quand ils pleurent les feuilles qui tombent, ou affirment n'avoir pas un rond, on peut les croire. Ça s'entend. Music is not (only) entertainment.
En rentrant d'une réception trop arrosée, un professeur d'histoire et son épouse se disputent sans relâche devant un couple d'amis au sujet de leur fils. Réunit dans ce huis-clos de fin de soirée, Martha (Elizabeth Taylor) et George (Richard Burton) vont s'adonner à une débauche très particulière, d'une cruauté et d'une amertume inouïes : manipulation et torture psychologiques, jeux pervers et tendresse, désespoir et sincérité, humiliation et règlements de compte vont aller crescendo jusqu'à la déclaration de guerre totale qui sonne la dernière demie-heure du film.
Une spectaculaire scène de ménage d'une durée unique dans le cinéma contemporain. Une peinture implacable d'un couple malade, usé, empêtré dans une routine dont il exorcise la dimension insoutenable dans l'alcool et la dérision. Who Is Afraid Of Virginia Woolf distille une atmosphère suffocante, chaotique jusqu'à la conclusion triste et émouvante. Un final où le jeu et le mensonge laissent place à une détresse authentique, qui noue littéralement la gorge du spectateur.
Probablement l'un des films les plus cruels jamais réalisés sur le vie du couple, mettant en scène deux immenses acteurs livrant une prestation ahurissante. Notamment celle d'Elizabeth Taylor qui romp avec son image glamour en étant à la fois obscène, vulgaire, drôle, pathétique, cruelle, alcoolique, démente, désespérée et bouleversante. Du grand art ! Une interprétation qui lui vaudra l'Oscar de la meilleure actrice en 1967.
Who Is Afraid Of Virginia Woolf fait partie de ces grands classiques dont la force demeure totalement inaltérable. Le meilleur film de Mike Nichols avec Le Lauréat et sans doute le plus grand rôle d'Elizabeth Taylor. Who Is Afraid Of Virginia Woolf ? - 1966
Film de terreur psychologique intense au casting féminin prestigieux (Bette Davis & Joan Crawford), cet ovni du cinéaste Robert Aldrich reste un modèle inégalable depuis sa sortie en 1962. Quantité de thrillers psychopathologiques modernes ("Misery", "Les Nerfs à Vifs"...) n'auraient sans doute jamais existé sans ce bijou qui n'a pas pris une ride !
Le scénario diabolique s'intéresse au duel sans répit que se livrent deux soeurs vieillissantes : Jane (B.Davis), ancienne enfant-vedette figée dans ses souvenirs, et Blanche (J.Crawford), actrice de renom dont la carrière s'est brusquement brisée à la suite d'un accident de voiture. Jane prend en charge Blanche, clouée sur un fauteuil-roulant, et lui fait vivre un enfer au quotidien par des provocations d'un sadisme très prononcé. Leur relation s'envenime le jour où Jane décide d'engager un professeur de musique pour reprendre sa carrière de chanteuse...
Ne reculant devant aucun excès (outrance géniale des deux actrices, grotesque magnifique des décors et des costumes) et s'appuyant sur un goût du macabre et de la dérision, ce film est incroyablement efficace. Et il réserve une surprise de taille derrièrre son scénario grinçant de cruauté et faussement manichéen.
Les images de Larry Clark hantent l'inconscient collectif Américain depuis l'exposition mythique Tulsa, en 1971. Photographe né en 1943 aux USA, Larry Clark se montre fasciné par l'adolescence fragile de son pays, et ne cesse d'exposer à nos regards interloqués la vérité nue, cruelle, fragile, de ces adultes en devenir.
Larry Clark - "Kiss the past hello" Musée d'Art Moderne de la ville de Paris 8 octobre 2010- 2 janvier 2011 > mam.paris.fr .